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Jean-Michel Jarre

Jean-Michel Jarre


Comment pourrais-je ne pas en parler ! Ce compositeur lyonnais de dimension internationnale m'a transmis l'amour des synthétiseurs avec sa musique pleine de poésie.
Tout d'abord, voici son site officiel et son blog officiel.

Pour une biographie complète, vous pouvez consulter l'article de wikipedia.
Ses études littéraires et musicales l'amène a faire des découvertes dans le domaines naissant de la lutherie électronique. A mon sens, ses premiers albums font le mélange entre les musiques savantes contemporaines (musique concrète, mélodies de timbre) et la musique populaire. Je ne ferai pas sa discographie complète, que d'autres font mieux que moi (ici par exemple), je me contenterai de mentionner ce qui m'a marqué.

Oxygène, sorti en 1976, est conçu comme une suite avec ses six mouvements. Il s'agit d'une musique mélangeant danse (rythme ternaire des II et IV partie, rythme rumba de la VI partie), mouvement orchestral (partie I) et musique "sacré" (partie V, utilisation d'un son d'orgue sintillant). L'auditeur est pris dans un voyage sonore guidé par la fantaisie du compositeur, comme une improvisation organisée. Le vent souffle tout le long comme une longue respiration, les choeurs sont aériens, les échos sont nombreux (delay et reveb) donnant une impression d'immensité. Si le son stéréophonique existe depuis la fin du XIXe siècle, il n'apparait sur les disques qu'à partir des années 50 comme restitution d'un espace sonore. Le soucis de la Hi-Fi est la fidélité de restitution des conditions lors de l'enregistrement. Dans Oxygène, la stéréophonie rentre dans la composition du morceau et participe à peindre un voyage sonore en incluant le mouvement spatial dans la musique. Voici mon passage préféré, Oxygène part. II (vous pouvez admirer au passage la pochette dessiné par Michel Granger).



Equinoxe sort deux ans plus tard. Sa structure est plus aboutie que sur Oxygène, Jarre maîtrise de mieux en mieux ses machines (nous sommes loin du méconnu premier album Deserted Palace). L'univers est plus aquatique, avec l'inclusion de sons d'orage, de pluie, d'effets "bulles" prenant le pas sur les "respirations" d'Oxygène. La musique de Jarre était dite "saptiale" à l'époque, en raison de la lutherie nouvelle qui évoquait le futur, la technologie. L'Homme venait de marcher sur la lune depuis peu, l'espace vu par la science-fiction semblait être la nouvelle Terre promise. De nos jours, nos oreilles sont baignées de ses sons synthétiques, l'expérimentation est notre quotidien. Equinoxe me semble désormais être un tableau buccolique, quand je l'écoute, j'imagine marcher dans une forêt, dans des champs. L'equinoxe est le moment de l'année où le jour et la nuit ont même durée, peut-être la raison pour laquelle il y a 8 parties, 4 sur chaque face du 33 tours. Le Ier mouvement dessinerait le lever du soleil, le IVe son coucher. Le Ve ouvre la nuit, la musique poursuis sa course comme le temps sur un mode énergique. La nuit termine calmement dans le VIIIe mouvement reprenant le thème du Ve dans une célébration de l'aurore, conclusion avant le lever du soleil qui amènera la journée suivante.
Voici Equinoxe IV avec la pochette, toujours dessinée par Michel Granger



Si les chants magnétiques ne m'ont pas vraiment attirés, zoolok lui m'a envouté. L'évolution de la lutherie électronique qui influencera la musique des années 80 commence là. Samples sophistiqués, premiers synthés numériques, boîte à rythme au motifs très élaborés. Ce disque est considéré comme un début de la world music. Il romp avec les précédent par un côté plus "rock" et tribal, voire plus expérimental que les précédents. Les nouveaux instruments font également évoluer le son, ainsi que l'utilisation de la voix humaine. Comme dans les chants magnétiques, les morceaux sont indépendants les uns des autres, même s'il y a une cohésion plus grande. Mais laissez-vous séduire par ce clip de Zoolookologie, un des titres de l'album, avec son style fluo kitsh (et oui, toute personne née avant 85 a vécu ce traumatisme...)


Etape suivante : Rendez-vous. Cet album n'est pas innovant, mais il est tout bonnement magnifique. Retour à une structure homogène avec des mouvements qui s'enchainent parfaitement. La musique n'est pas fraîche, Jarre s'est contenté de reprendre d'anciennes compositions et de les réarranger (deux chanson de Gérard Lenorman pour les second et troisième rendez-vous, musique pour supermarché partie 3 partie pour le cinquième). Cette fois-ci Jean Michel nous envoie bien dans l'espace avec une musique célébrant la tragique disparition de la navette chalenger en 1985. La musique est plus "orchestrale", et le choeur de radio france y participe dans la IIe partie que voilà (avec la pochette dessinée par... devinez qui ?)


Après des Révolutions sans grandes répercussions En attendant Cousteau qui tarde, des temps plus inspirés reviennent en 1993 avec Chronologie qui reste un album moyen mais honorable. On une évolution vers des sonorités de la techno naissante, lutherie oblige ! Des titres à retenir ? Révolution industrielle I, Calypso I et II, Chronologie 3 et 6.

Puis arrive en 97 une bouffée de nostalgie, un bol d'Oxygène. La suite de cet album mythique est tout bonnement magnifique. Composée avec les instruments de 76, elle reste dans le même esprit tout en étant originale. Si les parties I à VI m'évoquent un ciel bleu, les parties VII à XIII prennent la couleur de la nuit, constellée de feux d'artifices. J'y retrouve enfin la poésie perdue dans les 3 albums précédents. Nous observons à nouveau la Terre, mais le ton est plus grave. Comme Jarre l'a dit lors de la tournée Oxygène 2008, il s'agit d'un album sur l'environnement, et l'état de notre planète ne s'est pas amélioré de 76 à 97...
Voici Oxygène IX, nous observons la planète de l'espace avec ses splendeurs et ses blessures. La fin  (non présente dans cette vidéo) semble être une lamentation reprenant l'ouverture d'Oxygène I.

mm

Malheureusement, cet album clôt (provisoirement j'espère) l'apogée de Jarre. Les albums suivants sont très moyens, voire carrément médiocres. Le compositeur a l'air de vouloir s'égarer sur les voies de garage du dancefloor et du lounge, s'embourber dans le manque d'originalité. Seule sortie à signaler : la version aero d'Oxygene II en 5.1 est une splendeur. Vous comprendrez, qu'il faut un home cinéma pour l'écouter. J'aime  bien Melancholic rodeo dans Teo & Tea, mais le manque de virtuosité de Jarre se fait trop sentir. A force de programmer, on oublierait-on de jouer vraiment ?

On ne peut parler de Jean Michel Jarre sans évoquer ses concerts. Mise en scène de sites, voire de villes entières. Utilisation megalomaniaque de lumières, feux d'artifices, projections, décors visant à créer un évènement unique rassemblant un maximum de personne. J'aime cette notion de spectacle complet mélangeant le son, la vue, le mouvement de la musique et celui de la danse et des couleurs. C'est également le lieux de versions live voire de pièces inédites. Musicalement, mon concert préféré est celui de Hong-kong. Visuellement, le concert du millénaire au pyramides est splendide malgré le mauvais temps. Mais la mise en scène n'est pas ce que je préfère chez Jarre.

J'ai vu la tournée Oxygene 2008 à Barcelone, un plaisir d'entendre cet album joué en direct avec des interludes inédits et une mise en scène sobre. Cette année nouveaux concerts, j'ai du mal à me décider pour le lieu. Mais ce que j'attend surtout, un nouvel opus original. Allez mimich' fais-nous à nouveau rêver  !

 

toutes les musiques de cet article © Jean Michel Jarre